La légendaire bataille d’Uhud : L’histoire de l’Islam regorge d’évènements poignants et de faits d’armes admirables. Même les non-Musulmans qui se sont penchés sur le sujet le reconnaissent sans mal. Certains ont fait les plus grands sacrifices et ont payé le prix fort afin que nous connaissions cette religion aujourd’hui et que nous puissions la pratiquer à notre aise. La campagne militaire d’Uhud est une des plus mémorables batailles de l’Histoire, riche en enseignements.
Dans quelles circonstances a eu lieu la bataille d’Uhud ?
Au début de l’épopée islamique, la sévère persécution des polythéistes de La Mecque envers les Croyants رضي الله عنهم contraignit ces derniers à émigrer vers Médine.
Alors, les païens de Quraysh, dans leur hubris, défièrent les Musulmans lors de la campagne de Badr. Mal leur en a pris !
Contre toute attente, ce fut une victoire éclatante des fidèles sur les impies, un coup dur pour leur bellicisme.
L’armée infidèle passa sous les fourches caudines et leur déconfiture retentit de l’Orient à l’Occident.
La tribu de Quraysh tombée en disgrâce connut de lourdes pertes, dont certains notables passés au fil de l’épée, à l’instar d’Abu Jahl, envoyé dans l’au-delà.
Dès lors, les notables n’attendaient que leur revanche pour laver cet affront.
Quand a eu lieu l’épique bataille d’Uhud ?
Durant une année, les idolâtres de La Mecque se préparèrent et rassemblèrent toutes leurs forces, convaincant les tribus alliées de participer à l’effort de guerre.
Le mois de Shawal de l’an 3 de l’Hégire, (mars 625 ap. J.-C), Abou Soufyan (encore païen à cette époque) chemina en direction de Médine à la tête de l’armée Quraysh, résolu à se venger.
Celle-ci, lourdement armée et composée de trois mille hommes dont une centaine de cavaliers, dressa son camp près du mont Uhud, à environ 8 km de Médine.
Les Musulmans, y compris les adolescents, pressèrent le Messager ﷺ de combattre l’ennemi.
L’Élu ﷺ accepta, revêtit son armure et son casque puis se dirigea avec mille Compagnons vers le lieu de rencontre.
En route, l’hypocrite Abdullah ibn Oubay, faisant preuve d’une veulerie confondante, parvint à convaincre, toute honte bue, près d’un tiers de la troupe à rebrousser chemin.
L’Envoyé ﷺ fit fi de leur trahison et poursuivit sa route vers Uhud.
Le déroulement du conflit
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La préparation de la bataille d’Uhud
Arrivés sur place, le Messager d’Allah ﷺ et ses Compagnons رضي الله عنهم, exposa sa stratégie : poster cinquante archers au sommet de la colline.
Il désigna Abdullah ibn Joubeïr رَضِيَ اللهُ عَنْهُ chef et lui donna comme consigne de rester à leur poste coûte que coûte : “même si vous nous voyez nous faire tuer, ne descendez pas, même si nous ramassons le butin, ne descendez pas !”, comme rapporté dans le hadith de Al Boukhari.
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Le début des hostilités
Le lendemain – le samedi matin – les deux armées se firent face, d’un côté le parti d’Allah et de l’autre, les partisans de Satan.
Abou Soufyan implora sa divinité Houbal, tandis que les monothéistes dirigèrent leurs invocations vers le Très-Haut, espérant Son aide et Son secours.
Les belligérants se jetèrent à l’assaut l’un de l’autre, dans un grand fatras de coups d’épées s’entrechoquant, de lances qui sifflaient et de flèches mortelles qui pleuvaient.
La bataille fit rage. Les fantassins musulmans, bien que moins nombreux, guerroyaient vaillamment au cœur de la mêlée.
L’affrontement s’intensifia et les polythéistes en difficulté reculèrent leurs lignes.
Rapidement, les Croyants prirent l’ascendant, malgré leur infériorité numérique !
L’étendard de la mécréance tomba et au sol, synonyme de défaite. Les païens de La Mecque prirent ainsi la fuite grâce à Allah !
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L’erreur fatale
Pensant la lutte circonscrite, les archers désirèrent participer au partage du butin avec leurs frères d’armes et s’associer à leur joie.
Leur émir, Abdullah ibn Joubeïr رَضِيَ اللهُ عَنْهُ, leur rappela l’injonction du Messager d’Allah ﷺ et son interdiction formelle de quitter leur position.
Mais, ils dévalèrent la colline, transgressant l’ordre intimé par l’Élu ﷺ , et laissèrent ipso facto les Croyants en contrebas sans protection.
Abdullah ibn Joubeïr, ainsi qu’une dizaine de ses subordonnés, restèrent fidèles à leur poste.
Khalid Ibn Walid رَضِيَ اللهُ عَنْهُ, stratège militaire d’exception, encore idolâtre à cette période, scrutait la réaction des Musulmans, en s’éloignant.
Il profita immédiatement de l’aubaine pour revenir.
Il contourna la montagne et escalada le chemin laissé libre. Il exécuta sur le champ les quelques archers restés au sommet.
Le reste de l’armée revint à bride abattue. Ils déferlèrent sur les Croyants.
Le piège tragique se referma sur les combattants musulmans, pris en grippe et encerclés.
Les fantassins infidèles firent face à eux tandis que l’algarade les prit à revers.
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L’inévitable catastrophe se produisit
La situation vacilla : les Musulmans furent désarçonnés et leurs rangs délités.
Certains, pris de panique, se dispersèrent et prirent la fuite dans la confusion.
Malgré cela, le Prophète ﷺ fit preuve de fermeté et d’endurance.
Il galvanisa ses Compagnons et plusieurs revinrent à lui.
Les ennemis d’Allah voulurent éliminer Muhammad ﷺ. Ils se ruèrent sur lui en masse.
La tragédie arriva : le meilleur des Hommes fut blessé dans sa chair.
Une pluie de pierres s’abattit sur lui, son casque se fendit et s’enfonça dans la peau de son noble visage et une roche lui cassa une dent !
L’honorable sang du Prophète ﷺ coula !
L’assaut le fit reculer ﷺ, jusqu’à le faire tomber dans une fosse creusée par un polythéiste.
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Le second souffle
Les Sahabas رضي الله عنهم accoururent pour secourir l’Envoyé d’Allah ﷺ.
Ali ibn Abu Talib رَضِيَ اللهُ عَنْهُ l’extirpa du trou dans lequel il avait chuté.
Aveuglée par sa haine, toute la cohorte revint à la charge, contre le Prophète ﷺ.
Une dizaine de Compagnons s’interposa et ils furent tués aussitôt.
Talha ibn Oubaydillah رَضِيَ اللهُ عَنْهُ, résista héroïquement et fit reculer les infidèles, perdant un bras lors de l’affrontement.
Les archers hérétiques décochèrent alors une multitude de flèches en direction du Messager d’Allah ﷺ.
Un autre disciple, du nom d’Abou Doujana رَضِيَ اللهُ عَنْهُ, se jeta sur lui, faisant bouclier humain. Couvert de flèches, il mourut pour protéger la vie sacrée de notre bien-aimé Prophète ﷺ.
À cet instant, au cœur de la bataille, le Diable cria de vive voix “Muhammad est mort” !
Cette déclaration anéantit les Musulmans, dont plusieurs, accablés et désemparés, se dérobèrent.
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Le pire fut évité
Le Prophète ﷺ se releva et rejoignit les Compagnons restants, soulagés de le voir vivant, par la grâce d’Allah !
Ils grimpèrent péniblement vers leur camp pour s’y soigner.
Épuisés et épouvantés, ils pansèrent leurs blessures, sous le choc.
Les mécréants se retirèrent, laissant derrière eux, un spectacle de désolation.
L’Envoyé ﷺ redescendit constater le désastre et chercher les siens tombés au combat.
Il découvrit l’horreur et la barbarie des incroyants en apercevant des corps jonchant le sol, mutilés, parfois à peine reconnaissables.
Il trouva notamment son oncle paternel Hamza رَضِيَ اللهُ عَنْهُ, dans un état effroyable. Il était éventré, ses entrailles béantes, son nez et ses oreilles arrachées.
Soixante-dix valeureux Compagnons tombèrent martyrs, tandis que vingt-deux polythéistes périrent.
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Un bilan mitigé
Il convient toutefois de relativiser et d’analyser ces évènements à l’aune d’une grille religieuse.
Les morts des polythéistes Quraysh sont irrémédiablement condamnés au dur châtiment de l’Enfer.
Tandis que les bienheureux qui ont défendu cette noble religion au prix de leur vie sont accueillis avec honneur au Paradis !
Leur postérité est intacte jusqu’à notre époque ; ils furent d’authentiques héros.
Malgré la tournure dramatique, Allah l’Exalté a sauvé son Messager ainsi que les Compagnons survivants, ce qui tient du miracle.
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Quelques leçons tirées de la bataille d’Uhud
Tout ce qui arrive est le fruit du décret immuable d’Allah selon Sa sagesse parfaite. Derrière, il y a un bien, même s’il nous échappe de prime abord.
La principale morale à retenir d’après nos savants est que la désobéissance à l’ordre prophétique débouche inévitablement sur les malheurs.
La convoitise du monde d’ici-bas au détriment de l’au-delà mène aussi l’être humain à sa perte.
Ceci est résumé dans la parole d’Allah عز وجل dans le Saint Coran, dans le sens rapproché du verset :
“Et certes, Allah a tenu sa promesse envers vous, quand par Sa permission, vous les combattiez sans relâche, jusqu’au moment où vous avez fléchi, où vous vous êtes disputés à propos de l’ordre donné, et vous avez désobéi après qu’il vous eut montré (la victoire) que vous aimez. Il en était parmi vous qui désiraient la vie d’ici-bas et il en était parmi vous qui désiraient l’au-delà. Puis, Il vous a fait reculer devant eux, afin de vous éprouver.” (Sens approximatif de Sourate la famille de Imran, verset 152)
Rappelons, qu’il ne faut jamais blâmer un Compagnon !
Le Très-Miséricordieux ne leur a pas tenu rigueur pour les fautes commises :
“Et certes il vous a pardonné. Et Allah est Détenteur de la grâce envers les croyants ” (Sens approximatif de la Sourate la famille de Imran, suite et fin du verset 152)
Par ailleurs, par analogie, les gens de science ont expliqué que l’état de faiblesse, dans lequel se trouve la Oumma, ne changera pas, si ce n’est par un retour sincère vers notre dîne.
Il n’en demeure pas moins que nous avons un devoir de mémoire vis-à-vis de nos pieux prédécesseurs.
Nous devons conter leurs récits à nos enfants, à titre de modèles, afin qu’ils en soient fiers et reconnaissants ; plutôt que des fables et autres super-héros imaginaires.
Il y a bien d’autres détails et bénéfices à tirer de la bataille d’Uhud que vous pourrez découvrir lors de nos visites en totale immersion sur ces lieux Historiques avec Omra du Savoir